L’auteur d’un attentat à la bombe qui avait fait une quinzaine de blessés à Lyon en mai 2019 condamné à la réclusion criminelle à perpétuité

Le 24 mai 2019, deux jours avant les élections européennes, Mohamed Medjdoub avait posé une bombe artisanale dans une rue piétonne. Une fillette de 10 ans avait notamment été touchée par l’explosion.

La justice a rendu son verdict. Mohamed Medjdoub a été condamné, lundi 7 avril, à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans, par la cour d’assises spéciale de Paris pour l’attentat à la bombe qui avait fait une quinzaine de blessés à Lyon le 24 mai 2019. L’Algérien de 29 ans, reconnu coupable de “tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste”, est resté assis à la lecture du verdict sans manifester d’émotion.

Le 24 mai 2019, deux jours avant les élections européennes, le jeune homme radicalisé avait posé une bombe fabriquée par ses soins devant une boulangerie Brioche Dorée dans une rue piétonne de Lyon. L’explosion de l’engin a fait une quinzaine de blessés, dont une fillette de 10 ans.

L’auteur voulait faire gagner l’extrême droite

La bombe, emballée dans un sac en papier kraft, était composée de TATP, un explosif artisanal relativement facile à fabriquer, enfermé dans un tube de chips avec plus de 270 billes et vis métalliques. Devant les enquêteurs, il a expliqué que son objectif était de créer un sentiment de peur pour que l’extrême droite gagne les élections. Une victoire de l’extrême droite exacerberait les tensions avec les musulmans et favoriserait “une guerre civile”, espérait-il.

Mais, selon l’avocat général, l’objectif était bien de tuer. “Si sa bombe n’a tué personne, c’est uniquement dû au hasard”, a-t-il fait valoir à l’audience. “C’est comme un magicien qui rate son tour et dit, vexé, qu’il l’a fait exprès”. “On est passé à ça du carnage”, a-t-il insisté, en approchant son pouce et son index.

Décrit par les experts comme “narcissique” et “dangereux”, Mohamed Medjdoub a choisi de se taire tout au long de son procès à l’exception du dernier jour. A quelques heures du verdict, il avait revendiqué son acte, affirmant ne rien regretter. “Ma conscience est tranquille”, a-t-il affirmé. “En tant que musulman, arabe et surtout Algérien, je n’ai aucune leçon de morale à recevoir des Français”, a-t-il lancé, répétant à l’envi : “Je ne suis pas un lâche”.

Ressortissant algérien sans titre de séjour, il devra quitter définitivement le territoire français à l’issue de sa peine, a précisé la cour.

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