Deux policiers de l’antenne de l’office antistupéfiants (Ofast) de Marseille sont soupçonnés d’être impliqué dans un trafic de drogue. Des juges d’instruction de la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée ont mis en examen les deux hommes, vendredi 4 avril, soupçonnés d‘”importation et trafic de stupéfiants en bande organisée, blanchiment, association de malfaiteurs, faux en écriture publique, atteinte à l’intimité de la vie privée par fixation, enregistrement ou transmission de l’image et des paroles d’une personne”.
Ils avaient été placés en garde à vue lundi, a fait savoir le parquet de Paris, ajoutant avoir demandé leur placement en détention provisoire pour éviter qu’ils ne se concertent.
Des soupçons sur les conditions d’importation de drogue en provenance de Colombie
Tout est parti d’une enquête initiée sur la base d’un renseignement anonyme en février 2023, portant sur une arrivée de cocaïne au port de Marseille, envoyée par container depuis la Colombie, et à destination de la région parisienne. Les investigations sont alors confiées à l’Ofast. “Dans le cadre de cette enquête, il avait été convenu de surveiller l’arrivée d’une cargaison de 180 à 200 kg de cocaïne”, détaille le parquet. “Or il s’est avéré que cette livraison a permis l’entrée sur le territoire de près de 400 kg de cocaïne.”
“Face à la différence entre les informations reçues et constatées, l’Ofast Nanterre s’était désengagé des opérations” et “plusieurs acteurs du dossier s’étaient par ailleurs étonnés de la difficulté avec laquelle ces stupéfiants auraient été écoulés à Marseille, laissant entendre que la surveillance policière était éventée”, poursuit cette même source. Ainsi, en janvier 2024, l’inspection générale de la police nationale (IGPN) “avait été saisie en interne, de soupçons pesant sur les conditions cette importation”, poursuit le ministère public, qui explique que ces investigations “ont révélé des échanges entre des policiers et d’autres personnes, portant sur la cession d’au moins 360 kg de cocaïne, en dehors de tout contrôle hiérarchique, et sur la dissimulation des quantités réelles arrivées sur le territoire”, lors de la livraison surveillée.
Dans cette même affaire, deux autres personnes ont été mises en examen le 13 février, cette fois pour importation et trafic de stupéfiants, et placées en détention provisoire.