Il se retrouve encore tribunal de Lille pour des violences sur fond d’alcool : “Le week-end on boit ensemble”

Fin mars 2025, un homme est arrêté à Halluin pour violences conjugales sur fond d’alcool. Après plusieurs condamnations, il fait de nouveau face au tribunal de Lille.

C’est un cercle vicieux, qui ne semble pas prêt d’être rompu, malgré les décisions de justice. Monsieur H., originaire d’Armentières, a été arrêté le 22 mars 2025 pour des faits de violences conjugales. Après diverses condamnations, dont quatre sur des faits similaires, et d’autres liés à la consommation d’alcool, il a de nouveau été convoqué devant le tribunal de Lille, le 25 mars. Récit. 

Des traces de coups au bras et au visage

Le soir du 22 mars, Monsieur H. est avec une dame, qu’il fréquente régulièrement. Ils vivent séparément et se retrouvent les week-ends, indique-t-il aux juges. À un moment de la soirée, la situation dégénère. Les esprits s’échauffent, d’un côté comme de l’autre. La police intervient. Chez elle, la dame assure aux policiers que Monsieur H. l’a violentée. « Elle présentait des traces de coups au bras et au visage », rappelle la présidente, retraçant les éléments de l’enquête de police. De l’arrestation au tribunal, le prévenu l’assure : il l’a « juste poussée ». Lui aussi a des marques, rappelle son avocat.

Quatre condamnations pour des faits de violence

Le prévenu a demandé un délai pour préparer sa défense. Cette première audience a déjà permis de retracer son parcours et ses traits de personnalité. Monsieur H. compte sept mentions à son casier judiciaire, dont six condamnations depuis 1998. Quatre sont pour des faits de violence.

« Vous avez déjà été détenu, et toutes les condamnations sont sur fond d’alcool », souligne la présidente. « Quelles sont, aujourd’hui, les garanties pour le tribunal, Monsieur ? Être incarcéré ne vous a pas suffi ? » Tête baissée, l’homme reconnaît avoir des soucis d’addiction. Oui, il est alcoolique. Tout comme celle qu’il décrit comme sa conjointe. « On se côtoie, les week-ends. Quand je vais chez elle, on boit beaucoup. Ensemble, on va à la supérette et on prend un cubi de rosé. » 

Monsieur H. vit du RSA, il est aussi inscrit à France Travail. Il cherche un travail dans le secteur du transport. « Mais souvent, il faut embaucher tôt, il n’y a pas de transports, et je n’ai pas de voiture. » Pour lui, cela semble difficile de se sortir de sa situation actuelle. Depuis sa sortie de prison en avril 2024, il est locataire dans un autre logement que la victime présumée.

« Madame n’en peut plus »

L’avocate représentant la victime présumée de M.H. l’assure : « Madame n’en peut plus ! Elle craint qu’il vienne à son domicile, dorme sur son palier comme c’est déjà arrivé jusqu’à ce qu’elle ouvre. Pour elle, ils ne sont pas ensemble. »

La procureure a rappelé la nature des blessures, « importantes. Nous avons les images. » Elle a requis la mise en détention du prévenu dans l’attente de la prochaine audience, pour « empêcher une pression sur la victime », rappelant le passif du prévenu. « Quatre condamnations pour violences. »

Nous sommes encore sur des violences graves, à coups de couteau, de ceinture ! Sur fond d’alcool, une problématique qui n’est clairement pas réglée.

Procureure de la République.

Montrer « sa bonne volonté »

L’avocat de M.H. a demandé à ce que son client ne soit pas écroué, d’ici la prochaine convocation. Ceci afin qu’il puisse « montrer au tribunal sa bonne volonté pendant la période de contrôle judiciaire ». Il est revenu sur les conditions de l’arrestation du 22 mars : la police, qui a « trouvé les deux dans un canapé, calmes », avec « des traces de violences oui, sur lui et sur elle. (…) J’aurais aimé avoir la version de Madame qui, aujourd’hui, n’est pas là. »

Le tribunal a statué : l’audience est repoussée à fin mai. En attendant, le prévenu est placé sous contrôle judiciaire, sous les mêmes obligations qu’après l’arrestation, notamment l’interdiction de se rendre sur la commune de résidence de son ex-conjointe, Halluin.

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