François Bayrou avait dénoncé samedi 5 avril une “pression communautariste inacceptable” après qu’un professeur de l’université de Lyon 2 a été pris à partie par un groupe de militants encagoulés en plein cours. Une semaine après l’incident, Fabrice Balanche est attendu, mardi 8 avril, dans son amphithéâtre du campus de Bron, sans agent de protection.
La direction de l’université avait fait état d'”une quinzaine d’individus masqués et cagoulés” qui ont fait irruption mardi 1er avril dans le cours d’un enseignant spécialiste de la Syrie et de l’Irak, “l’insultant et hurlant des slogans remettant en cause ses analyses et ses prises de position publiques“. Selon le ministère de l’Education nationale et l’enseignant visé Fabrice Balanche, ce dernier a été visé parce qu’il a soutenu la décision de l’université de ne pas autoriser la tenue de repas pour la rupture du jeûne du Ramadan dans ses locaux.
“Il faut que l’université prenne ses responsabilités”
“Serein“, Fabrice Balanche dit assumer tous ses propos : il avait qualifié les intrus d’islamo-gauchistes. “Je ne regrette rien. N’importe quel campus en France n’est pas un endroit pour avoir des manifestations religieuses. J’ai la volonté de faire comme d’habitude et je ne vois pas pourquoi je serais empêché de le faire. Il faut que l’université prenne ses responsabilités. Ça fait des années et des années qu’on est pris en otage par quelques dizaines d’étudiants qui vous bloquent 27 000 étudiants. Je suis à droite, je ne m’en cache pas, je suis encarté aux Républicains. Je sais faire la part des choses entre mon enseignement et mes engagements politiques“, assure-t-il sur franceinfo.
Le groupe Autonomes de Lyon 2, qui a revendiqué l’action contre le professeur sur les réseaux sociaux, reproche à Fabrice Balanche “des positions inacceptables sur la Palestine et la Syrie“. L’agrégé de géographie nie par ailleurs avoir soutenu l’ex-dictateur syrien, Bachar al-Assad.
“On soutient les étudiants qui se mobilisent contre ces enseignants”
De son côté, l’Unef Lyon assure ne pas se focaliser sur le professeur : “Nous luttons, nous essayons d’informer les étudiants sur tous ses professeurs qui sont dans l’université et toutes les facs, aussi bien publiques que privées à Lyon, qui ont des discours qui n’ont rien à faire dans nos universités, qui sont des discours racistes, d’appel à la haine… On soutient les étudiants qui se mobilisent contre ces enseignants“, assure Tom Rioufol, vice-président de l’Unef Lyon. Le syndicat étudiant demande à l’université d’exclure tous les professeurs qui tiennent ce type de discours.
Une enquête pour “entrave à l’exercice de la fonction d’enseignant” après cet incident a été ouverte par le parquet de Lyon.