Une femme d’une soixantaine d’années a été jugée par le tribunal de police de Lille (Nord) pour s’être effondrée, ivre, sur la voie publique à Tourcoing un soir d’été 2023.
On ne s’imagine pas vraiment se retrouver un jour face à un tribunal pour des faits d’ivresse sur la voie publique. Et pourtant, c’est le type d’affaire qui est gérée à Lille (Nord), lors d’audiences réservées aux contraventions de 4e classe. Une femme s’est ainsi retrouvée devant la présidente du tribunal de police, fin mars 2025, pour s’expliquer sur son état, une nuit de juillet 2023, quand les autorités ont dû intervenir pour la secourir. Ivre, elle gisait alors sur le parvis Saint-Christophe à Tourcoing, se mettant dans une situation de grand danger au passage. Elle a écopé d’une belle amende.
Après son départ du bar, elle a chuté en voulant regagner le métro vers Roubaix
C’est une femme au discours confus, qui se présente à la barre. Jamais, sans doute, n’aurait-elle pensé recevoir un jugement pour avoir été, un an et demi auparavant, trouvée ivre morte sur la voie publique à Tourcoing. Âgée de 62 ans, elle dit n’avoir pas spécialement d’addiction à l’alcool, ce que la présidente du tribunal et l’officier du ministère public (OMP) ont du mal à croire. Elle doit, bon gré mal gré, retracer sa soirée du 9 juillet 2023.
Cette nuit-là, aux alentours de 1h, la police municipale de Tourcoing est appelée par un tiers, pour venir en aide à cette femme gisant au sol. Le requérant, qui dit connaître la concernée de vue, relate que plusieurs personnes, alors qu’elle était plus ou moins inconsciente, ont tenté de lui voler ses affaires.
Les policiers l’emmènent alors au Centre hospitalier de Tourcoing, par précaution. Comment en est-elle arrivée là ? Vivant à Roubaix, elle explique qu’elle a chuté en voulant regagner le métro. Avant cela, elle était « allée boire dans un bar de Tourcoing, le seul qui met de la musique ». Là-bas, les verres s’enchainent, et la sexagénaire quitte les lieux dans un état d’ébriété très avancé.
« On est un danger pour soi et pour les autres »
L’officier du ministère public rappelle, à l’audience, que la police municipale a dû être mobilisée pour lui venir en aide, et cela a compris un transfert vers les urgences. Il pointe du doigt une addiction, ce à quoi la Roubaisienne répond qu’elle « ne boi[t] pas dès le matin ». « Savez-vous pourquoi on est verbalisé dans la rue quand on boit à outrance comme vous l’avez fait ?, interroge l’OMP, aussi commissaire de police. Parce qu’on est un danger pour soi et un danger pour les autres. »
La sexagénaire encourrait une amende maximale de 150 €. Étant donné ses petits moyens financiers, le tribunal la condamne finalement à une amende de 100 €.
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